Pénis sous la paupière
Le Président est un camé, mais il ne peut pas, s’envaper en prise directe à cause de sa situation. C’est pourquoi il se regarnit à travers moi. Nous nous mettons au contact de temps à autre et je le recharge. Aux yeux d’un observateur fortuit, ces contacts paraissent sans doute de nature purement pédérastique, mais cette excitation n’est qu’accessoirement sexuelle et la jouissance véritable intervient au moment de la séparation, quand la recharge est terminée. Au début, la méthode consistait à nous placer face à face, pénis bout à bout, mais nous avons dû y renoncer car les points de contact se détériorent tout comme des veines. À présent, je suis quelquefois obligé d’introduire mon sexe sous sa paupière gauche.
William Burroughs, Le festin nu, trad. Eric Kahane, Paris, Gallimard, 1964, p.112.