Le vieux centaure

Ô Mélampe qui voulez savoir la vie des centaures, par quelle volonté des dieux avez-vous été guidé vers moi, le plus vieux et le plus triste de tous. Il y a longtemps que je n’exerce plus rien de leur vie. Je ne quitte plus ce sommet de montagne où l’âge m’a confiné. La pointe de mes flèches ne me sert qu’à déraciner les plantes tenaces ; les lacs tranquilles me connaissent encore, mais les fleuves m’ont oublié.

Maurice de Guérin, Le Centaure suivi de La Bacchante, Paris, Berg International, 2015, p.24.

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