La fronde de l’accent

– Et vous, hommes du nombre et de la masse, ne pesez pas les hommes de ma race. Ils ont vécu plus haut que vous dans les abîmes de l’opprobre.

Ils sont l’épine à votre chair ; la pointe même au glaive de l’esprit. L’abeille du langage est sur leur front,

Et, sur la lourde phrase humaine, pétrie de tant d’idiomes, ils sont seuls à manier la fronde de l’accent.

Saint-John Perse, Vents suivi de Chronique, Paris, Gallimard, coll. « nrf », 1975, p.73

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