Le pot
L’obstacle est le pot de terre posé. Le pot est posé sur la table dehors. Le pot à eau en terre au repos au soleil. Les parois du pot en terre. Le pot est au soleil. La paroi remplit le pot. La portion de toute l’épaisseur a pris place. La paroi monte entre les montants entre les bords entre les ronds entre les fonds entre les trous entre les parois entre les couches entre les terres entre les sables entre les herbes entre les grains de lumière en haut en bas du pot le recouvre. Les parois du pot au nombre de plusieurs sont épaisses sur toute leur longueur en grand nombre. Le fond est en terre. Elles coulent au fond du pot. Les liens sont là où il n’est pas, où il n’est pas plus que la poussière. Les liens sont nombreux de l’autre côté du pot. Le pot est rempli de terre jusqu’au bord. Le bord entoure le bord. Le bord dessine une lèvre. Les liens sont nombreux après la lèvre. Le pot est rempli de surface couleur de terre sèche. La paroi remplit le pot posé en plein soleil. Le pot reste dehors. Le pot est peut-être plus grand ou plus petit que prévu. Il n’a pas pu rester en permanence. Il n’est pas entièrement à son endroit. Il ne reste pas toujours à un endroit. Le pot est placé un peu comme il veut. Le pot dans son ensemble. Il n’est pas pris dans une prépondérance particulière. Le pot n’est pas une cloque. Les parois d’un pot au soleil se couvrent sous le pot d’ombre noire lente. Elles coulent au fond du pot. Le pot à la montée découvre un profond pot frais. Le pot monte jusqu’au col où il découvre un pot d’ombre entier. Le pot est à la lèvre. Le bord s’ouvre. L’ombre remplit. Au haut du pot est un trou. L’ombre du pot entre et sort du trou. Le trou du pot est ouvert. La lumière entre et sort librement. Le papillon entre et sort librement par l’ouverture du pot, entre, reste, ressortent, le pot est toujours plein pour la lumière. Le pot est toujours plein pour le papillon. Le trou est dehors. Le pot posé, seul, dehors, à côté de la table, dehors, est le posé au soleil. Le pot est dans le jardin. L’obstacle est le pot posé dans le jardin. Le pot est bourré. L’ombre fraîche forme le fond du pot. Le fond monte au bord. Le fond montant du pot est au fond de la lèvre. L’ombre fonde un fond de pot d’ombre. Le pot est rugueux. Renferme un fond qui ne pensait pas monter qui a pris le dessus. Le dessus ne renferme rien. Le pot dans le trou est sans lumière, sans trou, sans échappatoire. Le bord tombe sur un pot noir, sans fenêtre. Le bord forme bourrelet. Le pot renferme un fond qui sait monter former le bourrelet. Dessus, qui ne tient pas, d’en haut tombe au fond un puits d’ombre noire enveloppe. Le pot peut ondoyer, il n’essaye pas d’ondoyer. Le pot est tout couvert d’une terre séchée, rugueuse, poussiéreuse, poudreuse, de couleur claire. Le pot enveloppe une boule d’ombre. Est entièrement enveloppé. Le pot est entièrement couvert de terre. Le pot est entier. L’entière correspondance du pot n’est pas visible. Une entière correspondance le remplit. Le fond entier reste au fond. Il vient d’une pâte de terre fraiche. Le bord enveloppant tombe dans l’autre versant. Le fond ne pensait pas rester en haut du col d’un bord de lèvre figé. Les grains sont rugueux. Or les grains sont rugueux sur la terre. Or les grains sont rugueux. Le pot est rugueux. Il ne transporte pas. Il fonde un point d’eau. Le pot est vide. Le pot vide abrite de l’ombre dehors. D’où la surface coule. Les grains sont rugueux avec la surface de terre qui couvre. La surface de terre du pot dehors de couleur claire est rugueuse. Les grains de la lumière aspirent le reste au fond du pot. La lumière l’assèche. Il est resté à la lumière un jour. Le fond parvient en haut sur l’autre versant recolle. Le fond monte voir le long de la paroi qui s’allonge pendant que le fond du pot essaye d’atteindre le sommet. Le fond du pot est un des tours enveloppant le pot de côté. Le pot reste avec les possibilités de la lumière. Le pot ne transporte pas. Le pot est sec. Le pot reste avec l’ensevelissement de la paroi à côté. Le pot est largement posé sur la table en plein soleil. Le pot porte un fond. Il ne correspond pas. Le pot à eau n’a pas d’eau. Il est resté au soleil. Est venu assécher. Ce qui a été dans le pot est resté. Le pot reste avec un pot d’ombre fraîche. Le pot est invisible. Il tient sur ses parois qui tiennent par-dessus les unes sur les autres assises. Il est stable posé sur une table. Il est surtout sur la table. Il est allé assez loin pour un pot. Le pot est à côté. Un côté a séché. Les grains de lumière gagnent l’air. Le trou part en haut. L’air entre et sort par le trou. L’air entre où l’écho peut faire entendre un écho. Le pot est la salle fraîche. L’écho presse la paroi du pot. Un écho est présent où que l’écho aille. La lumière. A détaché. A prélevé. A sorti. A laissé. A pris un papillon de jour. Vent. Le vent va vers le bord. Le vent près de la lèvre, le pot parle. Le fond frais fond du bord des lèvres au pied. Le pot est resté. Il a pu être souple. La venue du pot est venue de la déformation. Il était souple. Le pot a pu tourner. On ne peut pas passer la main à travers le pot. Il est resté comme pot à eau. On ne peut pas mettre la main à travers le pot pour aller prendre quoi puisqu’il n’y a rien dedans. En cela il est comme le bol. Le pot n’est pas le produit de l’empilement. Le pot est souple, le pain est souple. Le pot a pu apparaître comme flasque. Au contraire, le pot est entièrement pris par la possibilité d’avoir un pot posé pour s’en servir pour le remplir d’eau pour la transporter. Le pot posé dehors sur la table peut resservir. En le rinçant en le remplissant d’eau jusqu’à l’endroit où le pot peut rester posé. L’autre opération réussie réunit deux autres parois du pot. Le pot réussit à verser. Le pot gagne tous ses versants depuis la lèvre. Le pot fait entrer le versant à l’intérieur du pot. L’autre opération unit le pot. Une partie du pot monte la paroi. Le pot réussit à porter une partie du pot. Le pot réussit à faire entrer toutes les nombreuses parois du pot. Le pot pose. Un pot de terre sur la table. Il a une couleur de terre claire. Le centre du pot est au milieu du pot. Il n’est pas plus souple que courbé que vaguement mou et liquide. Le pot est centré. Il est porté par les côtés. Il n’y a pas de poids. Il n’y a pas d’eau. L’eau, basculée, passe plus loin. Le pot a transporté tout ensemble la terre collée au dos au ventre. Le pot, basculé, perd l’eau éclaboussée. Tous les grains de lumière se collent à sa surface en terre. Le pot est transporté tout à la fois. Le pot perd l’eau basculée, l’eau est versée, envoyée, perdue. Le pot a ruisselé ruisselait ruisselle. Le fond du pot garde toutes les parois du pot à la volée au secours de l’eau pendant son transport en l’air. Il n’a pas pu ne pas ruisseler. Il n’a pas pu ne pas transporter et sécher. Le pot est resté dehors. Il reste des graviers. Ce qui était dans le pot est resté. La paroi rafraîchit une région de voûtes en terre. La salle souterraine est fraîche, son sol recouvert de graviers. Le pot a pris de l’ombre avec de la lumière avec des grains de terre. Le pot garde l’ombre de la caverne où sont restés des graviers couchés sur le sol. Là est gravé le secret du pot marqué au fond du pot. Le pot est caché dans un endroit de l’autre côté. On ne peut pas le voir. Le pot est entouré de lumière. Le pot prend tous les grains de lumière que le vent a gardés durant leur voyage. Ses petits grains sur la terre, tout autour, il garde l’ombre cachée. Le pot peut entrer peut entendre peut garder peut concevoir. Le pot peut imaginer peut rêver peut contenir peut prévoir, il peut porter, il peut prévenir. Le pot peut conserver peut tenir peut aller peut aller. Le pot peut rapporter un peu d’eau, pas plus qu’un pot d’eau. Il a pu être posé ici comme un pot de terre simple peut porter de l’eau. Rester sur la table, une fois l’eau partie. Est un pot séché au soleil pour contenir l’eau. Le pot de terre peut servir. Il ne rappelle pas. Le pot peut rester dehors, il ne lui arrivera rien. Le pot est sur la table. Le pot reprendra du service. Est en terre entier posé et peut rester. L’air y est plus grand que le pot. Le pot n’est pas parvenu à remplir tout l’air. Pourtant, il est posé stablement sur la table dehors. Il est dehors depuis un moment. Voilà l’endroit de la faiblesse du pot, on n’y voit plus le pot. Le pot n’y est plus. Là est la faiblesse du pot. Autour, pas un pot. D’aucune sorte. Sur tout le pourtour de sa matière a été arrachée, c’est là l’endroit de sa faiblesse. Il n’y apparaît plus, il n’y est plus. Sur tout le pourtour du trou circulaire il n’y a rien. Le pot a été détaché sur toute la largeur du trou. À l’endroit de la faiblesse du pot, il y a un trou où le pot s’est creusé, où on ne voit plus de pot. Il est impossible de voir apparaître le pot à l’endroit de sa faiblesse. Il en a été entièrement vidé. Il a dû détacher un morceau. Le fond donne directement sur le ciel. Le pot entre dans le soleil. Parce que le pot est rond et lent et patient il a réuni une seule surface. Le pot prend le temps de faire le tour du monde. Il est seul dehors, garde le dessous sur la table. Le pot est heureux à sec, parcourt la terre. Il n’en est pas plus lourd. Il n’est pas plus gros. Il n’est pas plus précis. le pot est plein. Le pot a pris tous les grains de lumière, le pot est plein de lumière. Le pot vide attache. À ses grains, il a parcouru le tour de la terre. La terre donne la rondeur de son ventre. À sa rondeur sa terre rappelle. Le pot ne rappelle pas dans le soleil tournant. De ronde caverneuse ombre conserve tombée par l’étroit passage. Le pot ne rappelle pas le soleil tournant. Il ne se perd pas quand la bouche est en haut et le pied en bas. Il n’est pas plus souple que la paroi qui l’enveloppe. Le trou fait le tour du pot. Le pot fait le tour du trou. Le pot est posé dans le soleil sous le bord ventru plein de terre attaché à des grains de lumière. Il est apparu couvert de voies concaves réunies dans le même pot. Le centre du trou est troué. Le trou est en haut. L’air s’y engouffre. Cherche au fond son chemin dans le noir en tournant en spirale en descendant dans le fond. Ou sortent. Elles coulent au fond. L’air est loin dehors. Le fond donne sur le ciel en droite ligne. Un pot de soleil sur la table. Le pot donne sur un beau pot de terre d’ombre sec. Le pot l’entoure d’un joli pot de terre. Un pot plein entre l’ombre et les graviers couchés au fond. Le pot est vers le milieu du pot. D’un boudin allongé dangereusement pour arriver à une forme aussi haute. Il a boudiné. Il est allé loin vers le bourrelet du trou. Il renaît de ses cendres. Il ne périclite pas. Le pot en une couche fond sur lui. Le pot existe, cela l’éloigne de beaucoup d’autres rigolades. Le pot reste allongé sec léger évasif au milieu du jardin. Le trou ne troue pas le pot. Le trou n’est pas au centre du pot. Il ouvre. Après, le monde est frais et d’ombre. C’est à la descente, un monde d’un pot d’ombre fraîche sous les voûtes. Dans le pot il n’y a rien. Il n’y a pas de pot dedans. En regardant à l’intérieur du pot comme dans un puits, les yeux s’étant habitués à obscurité, n’y voient rien. On ne peut pas voir un pot dedans. Pour voir un pot dedans, on ne peut pas y enfoncer un pot, ni y enfoncer plusieurs pots à la suite pour le remplir et en finir par en voir un. Même avec des pots plus petits pour les empiler et le bourrer de pots. Pour remarquer qu’il y a un pot dedans. Le pot a pu apparaître comme composé de mille morceaux de terre mais il ne l’était pas. Au contraire il glisse dans le pot qui restait. Il n’a pu en voir ne serait-ce qu’un bord en glissant. Les trous n’ont pas troué le pot. Le pot n’est pas troué. Le pot n’est pas ouvert de tous côtés. Le pot n’est pas en morceaux. Le pot colle sur son dos terreux, son dos doré, chaque grain de lumière. Pas une goutte n’entre. Le pot à sec prend chaque grain de lumière. Le pot, en plein soleil sur la table met le soleil dans le pot. Il est un pot de soleil de plus. Le soleil n’entre pas dans le pot, l’ouverture est trop étroite pour que le soleil entre. Dans la pierre, l’eau reste des années. Un pot à eau au soleil couleur de terre sous le ciel. Le pot reste sur la table. Si l’eau doit entrer dans le pot, elle attendra la pluie. Pour que des gouttes tombent au milieu du trou ou sur le bord de la lèvre. Les parois en une seule épaisseur de terre hautes se couchent sur le soleil avec assez de surface granuleuse restée avec les grains de poussière. Une couche de terre fine s’élève pour entourer convenablement un pot d’eau fraîche à transporter. Le pot passe l’eau. Le pot peut passer le pot d’eau fraîche à travers les cavités étroites. et tous les petits trous. Le pot peut passer à travers tous les étroits passages. Le pot est assez petit pour passer par le trou. I est ouvert. Le rond passe. Le pot fait bombance. Il se retourne plusieurs fois puis il ne se retourne pas. Le pot est d’ombre. L’eau déborde par le haut. L’eau passe facilement à travers le haut du pot sans mal. Il n’y a pas de pot en haut. Le pot reste au milieu de la table. Il ne cuisine pas pour le repas. L’eau pour éclabousser a tous les mouvements. Si le haut du pot était plus haut l’eau ne déborderait pas. Le pot est creux. Le pot abrite. Posé sur la table. Il ne transporte pas. Le pot est plein d’ombre sèche. Le pot est à l’abri de la lumière. Couvert de surface, là pour recevoir de l’eau. Le pot peut parler sans eau et avec le vent au bord. Il est là pour ne pas recevoir d’eau que du ciel, autant que le ciel voudra. Il ne peut pas se perdre au milieu de la table. Il est en plein soleil. Il n’a pas reçu d’eau. Il n’éclate pas en mille morceaux, le pot de terre. Il a un haut et un bas et entre les deux un milieu, au milieu, un haut et un bas et entre les deux un milieu. Il conserve tous les milieux pour ne faire qu’un pot d’un bloc. La couche épaissit le bourrelet le bord de la lèvre. La lèvre courbée pour l’eau, l’eau tombe sans lâcher le pot. Si le pot était recouvert de terre il serait fermé. Le pot bouché par de la terre séchée, entièrement recouvert. Que le pot soit ventru que le pot soit joufflu que le pot soit boudiné que le pot soit gonflé que le pot soit rondouillet que le pot soit replet. Il prend le soleil avec sa petite bouche ouverte pour laisser passer de l’eau s’il y a de l’eau. L’eau serait bouchée par le pot et le pot enfermé. Le pot enfermerait une ombre noire invisible. On ne verrait rien. La surface entrante n’est pas neutre. Il est dans l’ensemble. L’ensemble est autour. Le pot peut faire entrer au frais assez d’eau. Le pot est assez souple pour passer à travers une petite ouverture, il est courbe et évasé. Le pot ondoie. Il a pu entrer et rester entier en plein soleil. La partie de côté du pot se masse contre l’autre côté. Faisant une bosse, le pot est resté bossu. Il a pris la partie qu’il n’avait pas vue. Il peut se renverser sur la partie ventrue. Le pot a plusieurs côtés, il peut se renverser sur le côté qu’il veut. Sur le côté on peut trouver un pot en se promenant dehors par hasard, c’est ainsi, sur le côté. La partie du pot amassée pendant qu’il tournait est à l’intérieur du pot. Des deux tours, deux versants font partie du pot. Le pot est seul en plein soleil. Il pose sur dessous. Le pot n’est pas couché sur le renflement sur la table. S’il est posé sur le côté, il ne peut pas se retourner et se replacer, il bascule petitement. Il ne rappelle pas une tête. Tant est arrondi le pot peut rester posé sur la table au soleil. Un pot a un côté. Ce sont tous les côtés des pots. Le pot est un pot de soleil où le soleil n’entrera pas. En plein jour, en terre, arrondi, plein d’ombre. Le pot peut rester des jours. Il abrite. L’obstacle est le pot de terre posé seul sur la table au milieu du jardin.
Christophe Tarkos, Morceaux choisis et autres morceaux choisis, Paris, P.O.L, 2024, pp.349-360.