Éleuthéries XXI-XXV
XXI
Il n’est de foi que l’on succombe : arpèges jacinthes aux mélodies fantasques. Qu’au tranchant de la lame tous reconnaissent l’Athéna des tombes et des parchemins.
Ignorance des sacrifices et du sang versé : prime récompense de la jeunesse au monde. Le Rif en éboulis, théâtre des épopées.
Rafales et aciers fondus en talweg : empyrée de Rabillon.
XXII
Des vies artificielles aux feux sans brasiers. Les caractères jonquille du codex s’illuminent aux Vigiles. Lois attablées sous des voûtes arquées, ainsi les rayons perlent de sang : assourdissant soupir de la grâce.
Corps dédoublés dans les reflets d’argent : sommeil des dragons sous les tours ébranlées.
Invisible éclat des hampes chevaleresques.
XXIII
Fleuve rêvé compagnon de l’enfance, doux Rhin aux rochers arches de sirènes. Des alliances d’or rouge sombrées en cataractes, effluves tragiques qu’exhale le monde des guerriers.
Peuples mystères des aurores septentrionales, lumière assombrie par la crasse barbarie. Noble héritage des sèves hivernales, souillure cristalline.
Peau de dragon au chagrin fin des Temps.
XXIV
Étendard de jadis – toujours ! déchirure des pénombres à ta torche aigue. Oliviers ceints à tes mains affermies par le bronze.
Célébrations marbrées des titres de l’Homme à l’autel de Platée. Éloge répété et inextinguible des armes et des lettres.
Modèles éphébiques – serments de Liberté.
XXV
Atours ciselés des glaciers : écrin de bleu et de blanc où dansent les aigles. Des envols hivernaux en colonnes limpides. Ce flot furieux où feulent les flocons.
De ces tertres nordiques, ô tentures de lumières, course effrénée du renard à la queue flamboyante.
Pont entre les mondes, qu’arpentent d’immortelles guerrières.