Sortir s’en sortir
« Une porte, une porte, ô mon âme, une porte pour sortir de l’éternelle vanité ! »
Paul Claudel, Sainte-Thérèse.
« She was the doorway to him, he to her »
D.H. Lawrence, The Rainbow.
« Une porte ! Une porte ! »
Oh Paul ! Tes cris ! Tes cris ! Et moi
Je me fais porte pour te plaire.
Lecteur
Me livre — et
sous la couverture — ô les iambes mêlés
L’in-signe tumescence
— la térébrante in-stance !
Brassant brassant
Lait noir — rivière au lit de plumes
En-thrène en notre étreinte
nos êtres à l’en-vers.
*
Qui parle de vision ?
Le poète est voyeur
Et son regard me lie
Je suis l’heureux gardé
*
Oh ! Mais
Ô son amour ! S’ouvrir
S’ouvrir toujours
— c’est inutile :
Poète ne s’aime —
Car l’amant dans l’amant désire son désir
Ainsi
C’est la caresse qui crée la douceur, oui le baiser la lèvre — oh le regard la rose !
L’ivresse le vin
Ton corps le mien
Toujours ce dieu soufflant pour éprouver sa bouche
Et le froid dans la glaise à l’endroit qu’il la touche
Car le vent de l’esprit souffle où il veut, mais rarement embrase
Et les oiseaux du ciel ont leur nid, mais le Fils de l’homme
Quand une fois pour lui
au foyer de son âme
S’est allumé la nuit — à l’aine d’une femme !
Voici qu’il n’a plus où reposer la tête.
O fleeting joys of Paradise, dear bought with lasting woes…
Rien, désormais, rien ne peut le couvrir — que
Ta peau — et si
Lointaine, et si neuve, toujours — si vaste !
Que c’est trop peu de mains pour jamais
Que c’est toujours passé l’instant de
s’en vêtir.
*
Chair en la chair
va s’écorant
ô arbres
s’effeuillant
*
Qu’importe ! Qu’importe !
Ta joue est douce sous le fard
O thy burden is light — c’est le phare !
Bientôt retrouverons la côte
Bientôt voici le port.